Description
Pour ce numéro de rentrée, La Gazette Lorraine vous propose de découvrir des artistes méconnus.
Aux confins entre Lorraine et Haute-Saône, Jean-François Michel nous invite à découvrir Jan Monchablon. Voilà un artiste quasiment inconnu dans son pays, que la carrière et la reconnaissance aux États-Unis, n’a pourtant jamais éloigné de sa Lorraine natale, source de son inspiration et son principal sujet.
Nicolas Valette nous entraîne, lui, dans un parcours hors des sentiers battus. Sur les traces des artistes autodidactes que l’on rassemble sous l’appellation générique d’Art brut, dont tout le monde parle et que peu connaissent réellement. Un article essentiel tant il est, par essence, difficile à répertorier ces artistes et la conservation de leurs œuvres précaire. L’Art brut interroge aujourd’hui les bases mêmes de la légitimité patrimoniale : peut-il entrer au musée, être protégé, acquérir le statut d’œuvre au même titre que les chefs-d’œuvre académiques ou les monuments historiques ? Les tentatives d’institutionnalisation se multiplient et bouleversent sa nature même, pensé à l’origine comme une critique des « morgues culturelles », pour reprendre Dubuffet. Exposer, légitimer, catégoriser : autant d’actions qui révèlent le paradoxe d’un art né dans l’intimité et le rejet des normes. L’Art brut en Lorraine, comme ailleurs, met au défi les définitions traditionnelles du patrimoine. Sa patrimonialisation ne doit pas faire oublier sa charge subversive, ni réduire la diversité de ses territoires. Qui protège l’Art brut ? Mais surtout, qui écoute encore la voix des « bâtisseurs de rêve » ?
Bonnes découvertes !
Stéphane Wieser
